Article - 24/11/2020

Florian Pellet

Transport Public : 3 étapes pour commencer à faire du Big Data dans votre réseau

Transport Public : 3 étapes pour commencer à faire du Big Data dans votre réseau

Télécharger notre étude de cas liée à cet article : “Transparence et culture data”.

Avant tout, le big data, c’est quoi ? Comme son nom l’indique, c’est l’exploitation de gros volume de données impossible à traiter manuellement. C’est une technologie utilisée depuis plusieurs années permettant notamment d’optimiser la performance, de prendre de meilleures décisions ou encore de faire des prédictions. On l’utilise déjà dans de nombreux secteurs, comme en finance pour l’analyse de risques lors d’investissement, ou encore en météorologie pour améliorer la précision des prévisions.

Si tant d’industries l’utilisent déjà, alors pourquoi pas le transport public ? Le big data peut avoir de nombreuses applications dans ce secteur, comme par exemple :

  • Suivre et améliorer les performances d’un réseau ;
  • Simplifier l’étude des déplacements sur un territoire ;
  • Faire de la maintenance prédictive.

Pour mettre en place ce type de solution, il faut un grand volume de données. Cela tombe bien, car les réseaux de transport en produisent chaque jour des millions. Se lancer dans le big data, n’est pas aussi complexe qu’on pourrait le penser. Nous vous présentons dans la suite de cet article 3 étapes pour débuter.

? Tout d’abord, quelle utilité pour vous ?

Très souvent, nous avons tendance à nous lancer dans l’utilisation de nouvelle technologie sans vraiment avoir réfléchi à ce que nous voulions en tirer. Et pourtant, sans cette première étape, vous avez de grandes chances de partir dans la mauvaise direction. Commençons par la base, faites la liste de vos besoins. Pour cela, passez en revue l’ensemble de vos objectifs et défis que vous souhaitez relever (mise en place d’une nouvelle ligne de tramway, amélioration de la régularité sur l’ensemble de votre réseau, …).

Faites participer vos équipes à la réflexion

Pour ne rien oublier, n’hésitez pas à solliciter l’ensemble de vos services. Le big data peut concerner tous vos départements, du marketing à l’exploitation. Pour cela, vous pouvez par exemple organiser un ou plusieurs atelier(s) avec 1 membre représentant de chaque service, afin de dresser la liste la plus complète possible de vos besoins. Par la même occasion, cela vous évitera de vous retrouver avec 5 outils différents alors que vous pouvez regrouper les besoins et vous doter d’une seule solution pour tous.

Les besoins dont nous font part les villes

Lorsque nous rencontrons des villes elles nous partagent leurs problématiques. Pour certaines c’est le souhait durant une période de restructuration du réseau de pouvoir suivre si la qualité de service est maintenue. Pour d’autres il s’agit d’étudier les déplacements sur le territoire, afin de proposer une offre plus adaptée. Enfin quelques villes veulent aussi pouvoir suivre les indicateurs du contrat avec leur exploitant en toute transparence. Plus récemment, les préoccupations sont naturellement tournées vers la sécurité sanitaire à bord des véhicules en réactivité à la crise de la COVID-19.

? Ensuite, listez de vos données

Maintenant que vous avez en tête les raisons pour lesquelles le big data pourrait vous servir, il vous faut identifier ce qui est vraiment réalisable.

Les données nécessaires à vos besoins

Commencez par lister les données nécessaires à chacun des besoins que vous avez identifiés. Là aussi, les collaborateurs présents durant les ateliers que vous aurez organisés pour éclaircir vos besoins, sont sûrement les plus à même de répondre à ce point. Pendant cette phase, ne vous limitez pas uniquement aux données qui semblent disponibles chez vous.

Les données auxquelles vous avez déjà accès

Maintenant que vous avez la liste des données nécessaires pour chaque besoin, vous allez pouvoir prioriser ces derniers. Indiquez les données qui sont déjà disponibles dans votre réseau. Au regard des ces données, privilégiez les cas d’usage correspondants. Cela vous évitera dans un premier temps des investissements supplémentaires pour obtenir ou créer des données que vous n’avez pas encore à disposition.

Réfléchissez à comment obtenir les données restantes

Il se peut qu’à ce stade certains de vos besoins qui sont prioritaires ne soient pas encore possibles, faute de données disponibles. Dans ce cas, vous pouvez aussi commencer à imaginer les moyens qui vous permettraient d’obtenir les données qui vous manquent. Parfois les données dont vous aurez besoin sont plus facilement accessibles qu’on ne le pense. Une multitude d’informations sont aujourd’hui disponibles en libre accès grâce à l’open data.

Piochez dans les données ouvertes (open data)

Depuis quelques années, de nombreuses institutions publiques, et parfois privées, mettent à disposition gratuitement leurs données. Alors, n’hésitez pas à aller jeter un coup d’œil aux plateformes de celles qui en proposent. Votre territoire en a certainement une. Vous pouvez aussi regarder sur le point d’accès national français des données ouvertes. Enfin, d’autres organismes partagent également des données utiles pour le transport public. L’institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) avec des informations sur la population. Ou encore, L’Institut National de l’information Géographique et forestière (IGN) et ses données cartographiques.

Les données prioritaires selon nous

De notre expérience, nous vous recommandons de débuter avec 3 sources facilement accessibles. Les données décrivant votre réseau et les horaires de passage théorique. Celles-ci sont habituellement disponibles dans un format qui porte le nom de General Transit Feed Specification (GTFS). Les données issues de votre système billettique avec les validations entre autres. Et enfin, les données d’exploitation qui sont souvent produites par les Système d’Aide à l’Exploitation et d’Information Voyageur (SAEIV).

Enfin si vous avez déjà la chance de disposer de cellules de comptage à bord de vos véhicules, il est temps pour vous d’exploiter ces données. Elles sont bien trop souvent oubliées et inexploitées faute de moyens, alors qu’elles permettent par exemple de connaître la fréquentation, d’estimer le taux de fraude ou encore d’adapter le matériel roulant à la charge.

? Enfin, travaillez pas à pas et expérimentez

Tous les sujet d’innovation comportent un risque, car on se lance dans l’inconnu. Bien que le big data soit déjà utilisé, son adoption reste à faire. Pour limiter vos risques, travailler pas à pas s’avère une bonne solution. Comme de nombreuses institutions publiques ou privées vous pouvez adoptez les concepts d’agilité.

Comme vous avez bien préparé le terrain avec les étapes précédentes, il est tout de même temps de passer à l’action. Oui, mais sans se lancer dans un projet de 5 ans pour lequel des résultats ne seront visibles qu’à partir de la 4è année. Pas un projet qui vous demandera de préparer un cahier des charges durant 6 mois qui sera obsolète le mois suivant. Pas un projet représentant des investissements financiers lourds.

Lancez-vous dans un “Proof Of Concept” (POC)

Une solution qui a fait son chemin depuis quelques années est de lancer un projet pilote. Cela consiste sur une durée courte à tester rapidement une idée. L’obtention de résultats et conclusions rapides permettent ensuite de décider de poursuivre plus loin ou non cette expérimentation. C’est aussi l’occasion de se rendre compte de l’intérêt d’une technologie. Et également de s’assurer que l’on a bien choisi les bons cas d’usages.

Prenez appui sur des experts

C’est une bonne idée ça, un POC. Mais malgré tout ce type de projet requiert des ressources et des compétences spécifiques (développement, data, …). Vous avez peut-être la chance d’avoir tout cela en interne ? C’est magnifique ! La réalité, nous la connaissons tous, bien souvent ce n’est pas le cas. Cela est bien normal, on ne peut pas couvrir tous les métiers et toutes les expertises en interne. Dans ce cas, faites-vous aider. Faites appel aux startups, aux experts ou aux réseaux autour de vous.

Enfin, d’autres sont sûrement passés par là avant vous. Ils seront sûrement ravis de partager leurs expériences. Appuyez vous sur les institutions de l’industrie. L’International Association of Public Transport (UITP). Ou encore le Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART). Vous pouvez aussi retrouver des exemples de cas clients après des fournisseurs de solutions sur le marché.

Alors prêt à vous lancer ?

Il apparaît évident que le big data est aussi une technologie utile pour le transport public. Cependant il est important de démarrer de la bonne manière. Voici un récapitulatif des étapes que nous avons vu au travers de cet article :

  1. Débutez par dresser la liste de vos besoins et vos cas d’usage est indispensable pour partir dans la bonne direction ;
  2. Ensuite, lister les données pour identifier ce qui sera possible de faire. Les données indispensables pour vos cas d’usage. Les données que vous avez déjà. Et, comment obtenir les données qu’il vous manque ;
  3. Enfin, commencez par une expérimentation pour valider l’utilité du big data pour vous. Si son utilité est validée, voyez comment étendre l’expérimentation.

Si tout se passe bien, vous pourrez passer à la vitesse supérieure. Vous pourrez vous servir de cette technologie pour offrir des transports plus performants, plus durables et plus inclusifs pour les citoyens.

Vous avez aimé ce mini guide pour débuter et souhaitez aller plus loin ? Vous pouvez alors télécharger notre étude de cas sur la “Transparence et culture data”.

Florian Pellet